Précisons tout d’abord ce que j’entends par « Être heureux »
Je ne parle pas ici du « plaisir », souvent intense, mais fugitif : celui qui, dès que les stimuli qui le procurent cessent, disparait.
Ou de celui qui nous vient du plaisir de posséder : le dernier iPhone, une belle voiture, voire même une belle femme. Nous en rÊvons et une fois que nous l’avons, le plaisir disparait.
Je parle de celui qui vous vient « de l’intérieur », celui qui ne peut ni s’acheter ni se vendre. Celui auquel on aspire Celui qui se cache en nous et se cultive ”“ c’est du boulot ! ”“ et apparait quand on éprouve le sentiment de se réaliser soi-même dans l’action, de donner le meilleur de soi.
Ne pas confondre « AVOIR du plaisir » et « ÊTRE heureux ».
Le travail peut-il contribuer au sentiment de bien-être ?
Quelques constats :
- Une même activité sera vécue comme un travail pour les uns et un loisir pour les autres.
- Certains développent une addiction au travail !
- Face à certaines épreuves de la vie, le travail peut se révéler une activité libératrice.
- Chez les chômeurs, la fréquence des suicides est plus élevée que chez l’ensemble des Français et les études indiquent que le chômage en est la raison.
En d’autres termes, le travail n’est pas une activité neutre et exercé dans des conditions « normales » :
- Il est un facteur de construction de son identité sociale ; vous occupez une fonction reconnue et « cadastrée ». Essayez de vous présenter en ne donnant ni votre profession, ni votre fonction, ni votre secteur d’activité.
- Il est le fondement du lien social et apporte de la reconnaissance sociale ; il se tisse des liens entre salariés.
- Il permet de se révéler à soi-même et de se réaliser dès lors qu’il s’accompagne d’autonomie et a du sens aux yeux de celui qui l’exerce.Il peut même amener à connaître un état que Mihaly Csikszentmihalyi appelle le « flow », ce « sentiment que l’on ressent lorsqu’on réalise quelque chose qui est parfaitement en harmonie avec nous-même ».
Ce n’est pas le fait de travailler qu’il faut incriminer ; c’est le travail qu’il faut soigner !
Toutes les enquêtes le disent : la qualité de vie au travail repose sur trois piliers :
- Un travail qui a du sens (se sentir utile, participer à une œuvre collective) et que l’on aime ;
- Des conditions de travail satisfaisantes (avoir les moyens et le temps de bien faire son travail ”“ une vie professionnelle compatible avec sa vie personnelle) ;
- Une ambiance positive (reconnaissance et bienveillance en sont les piliers) ;
- Et, pour certains, la possibilité de développer de nouvelles compétences. Dans ce domaine les entreprises ne sont pas toujours en bonne santé et certaines le sont de moins en moins.
Il est toutefois possible d’espérer en une nouvelle génération d’entreprises dont Frédéric LALOUX rend compte dans son ouvrage « Reinventing Organizations .
En attendant, notre pire ennemi est au-dedans
En attendant cette ère nouvelle, chacun peut exercer sa part de responsabilité, ne pas attendre pour commencer une deuxième vie, « le jour où il réalise qu’il en a juste une », et décider de prendre en mains sa vie.
Aller faire un tour sur votre météo professionnelle :