Archives de catégorie : Management de soi

Pourquoi faudrait-il avoir de bonnes notes partout ?

Certes, abondance de biens ne nuit pas et quel parent ou enfant ne se réjouirait pas de résultats scolaires satisfaisants dans toutes les matières ?

Mais est-ce lÀ la »bonne » grille de lecture ?

 « As-tu de bonnes notes à l’école » ?

entend-on souvent demander aux enfants

Réponse attendue : oui ! Et ce dans toutes les matières !

Dès le plus jeune âge, parents, instituteurs, professeurs nous apprennent qu’il est de bon aloi d’être bon dans toutes les matières.

L’institut de sondages Gallup[1] a posé aux parents la question suivante :

« Vos enfants vous montrent les notes suivantes :

anglais-18 ; Instruction civique-18, Sciences du vivant-12 ; Mathématiques-5.

Sur quelle note vous focalisez-vous ? »

En France, 87% des parents pointent le 5 (la mauvaise note !). Ils ne seront que 7% à s'intéresser aux 18.
En France, 87% des parents pointent le 5 (la mauvaise note !).
Ils ne seront que 7% à s’intéresser aux 18.

réussite à l'école et motivation

et dans la vraie vie ?

Bill Gates constate : «J’ai un ami qui a réussi à tous ses examens. Moi pas.

Lui est ingénieur chez Microsoft. Moi, je suis fondateur chez Microsoft. »

Faysal Hafidi lors d’une conférence TED à Casablanca[2] nous dévoile même « les 5 qualités qui font échouer à l’école mais réussir dans la vie »,

Les   qualités servant la réussite L’interprétation à l’école Parce   que :
Etre passionné Peut mieux faire ! Il n’a pas des bonnes notes partout
Etre curieux (toujours en recherche) Hors   sujet ! Le   professeur ne comprend pas les développements
Etre orienté objectifs Non impliqué ! Il n’excelle pas partout
Etre créatif Dispersé ! Il   aborde des sujets non prévus
Etre sociable Tricheur ! Il travaille spontanément en synergie avec les autres (même lors des examens).

Vouloir exceller partout est, pour le commun des mortels, illusoire

Les points faibles : revers des points forts !

Tout simplement parce que tout « point fort » a son revers « point faible » ; ce sont les deux côtés de la même pièce de monnaie.

– A titre d’exemple, l’expertise technique, fondée sur une vision très cartésienne  ”“ point fort – entrave la capacité à penser « out of the box » et, de ce fait, limite la créativité ”“ point faible, pendant du point fort. A contrario, une créativité débridée ”“ point fort – risque de ne pas déboucher sur des réalisations concrètes, faute de démarche de mise en œuvre logique et rigoureuse ”“ point faible. Et il est rare que ces deux talents cohabitent dans le même cerveau.

–  « Apprendre » c’est autant connaître l’échec que la réussite. Intimement liés, l’un comme l’autre sont le résultat d’expériences, passages obligés de l’apprentissage. Il n’y a que les personnes qui ne tentent rien qui ne font pas d’erreurs !

Sans compter qu’une réussite peut résulter d’une succession d’erreurs : le post-it, la vulcanisation du caoutchouc, la découverte de la pénicilline, de l’aspartame, etc la liste est longue.

L’important est d’identifier ses forces et ses points de vigilance pour ne pas faire fausse route :

avoir de bonnes notes partout ?

L’efficience ne viendra pas de la correction de points faibles, mais d’˜une capitalisation sur ses points forts.

Solliciter ses points forts, c’est aller au-devant de la réussite. Cette réussite va accroître la confiance en soi, laquelle autorisera la prise de risque, source d’innovation et de réussite. Ainsi la réussite appelle la réussite et, à défaut, à ce qui sera vécu non pas comme un échec mais comme une occasion d’apprendre et de devenir encore meilleur.

Dans tous les cas, c’est tout bénéfice ! Le plaisir d’exercer ses talents en plus. Ajoutons que « qui a pris plaisir à travailler, ne travaillera plus jamais de sa vie ». Alors pourquoi s’en priver ?

Misons sur nos points forts !


[1] Sondage réalisé dans le cadre de études Gallup sur le développement des points forts ”“ Marcus Buckingham et Donald Clifton en rendent compte dans leur ouvrage Découvrez vos points forts, éd. Pearson Education France, 2008

[2] https://www.youtube.com/watch?v=9rb5ZCe_n3k&index=2&list=PLRMeqxW1LJtnwN04hIChKqBP4fMXoalcQ

Djanet

Une semaine dans le Tassili N’Ajjer

Une aventure en terres inconnues

Nous sommes en 2006 et me voilÀ donc partie pour une aventure de huit jours au milieu des dunes de sable du Tassili N’Ajjer : terre inconnue pour moi à tous points de vue :

Désert sud algérien et Touaregs

  • Atterrissage à Djanet, à l’ouest de Tamanrasset, près de la frontière libyenne, autant dire au bout du monde civilisé
  • Accueil par Abdou, notre guide local qui nous rassure : nous vivrons à l’heure du désert, mais « tout est sécurisé à 99%, le 1% est l’imprévu du Bon Dieu »acceil à l'arrivée dans le Tassili N'Ajjer
  • Partage de notre épopée avec cinq touaregs
Deux musiciens de renom
Deux musiciens de renom
Deux pilotes, mécaniciens de génie
Deux pilotes, mécaniciens de génie
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Un cuisinier, aux mille et un prodiges dans la besace

« Présence » et art-thérapeutes

  • « Last but not least », tout cela sous le signe de la « présence » : « présence à soi, à l’autre, au monde et l’instant », belle formule n’allant guère pour moi au-delÀ de la dite formule le tout au sein d’un groupe d’art-thérapeutes emmenés et coachés par Yamina Nouri, physicienne et enseignante à l’Université d’Alger à l’origine, art-thérapeute et coach parisienne aujourd’hui. Un monde tout aussi inconnu pour moi.

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Mais encore ?

Huit jours plus tard, j’en revenais :

  1. Vivante, et entière
  2. Ravie d’avoir pu vivre cette aventure
  3. Avec le sentiment de m’Être offert une semaine de totale insouciance à l’image de l’enfant bohème et rÊveuse que j’avais pu Être il y a très très longtemps !

Côté paysages :

Entre peintures, gravures rupestres (dont la fameuse « vache qui pleure » que vous ne pouvez contempler sans ressentir une forte émotion), musique touareg au son du luth et de la guitare, dunes à perte de vue, ergs, gueltas, arches, le dépaysement et le ravissement étaient au rendez-vous.

Tassili N'Ajjer-la vache qui pleure

La vache qui pleure ! (photo que je dois au site internet du collège ND de Bougenay des Sables d’Olonne)

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Une des gravures rupestres de Tin Tarert

Côté « art-thérapie »

Pour ce qui est des « activités » d’art-thérapie, j’ai eu le sentiment de « jouer » avec toute l’insouciance qu’une totale méconnaissance de ce domaine autorise. Rien que le plaisir du jeu !

Plus que le dessin, le chant ou la danse, ce sont les masques qui m’ont ravie. Une expérience fabuleuse, d’une extraordinaire richesse.

  • Première découverte : vous pouvez trouver dans le désert de quoi fabriquer une foultitude de masques ! et aucun ne se ressemble.

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  • Deuxième découverte : 2 heures pour fabriquer un masque, c’est un temps « psychologique » de l’ordre du quart d’heure
  • Troisième découverte : revÊtir un masque et laisser libre cours à son expression corporelle rend tout à coup excessivement conscient de la relative pauvreté de l’expression verbale qui ne pourra jamais égaler et rendre compte de la richesse du vécu.

À ce propos, j’ai aimé le « mode opératoire » adopté par Yamina lors de l’évaluation finale, à chaud, de ce temps de vie : dire en une ou deux phrases maximum ce qui le caractérisait à nos yeux. Cette manière de faire oblige à aller à l’essentiel et se débarrasser de ce qui n’est qu’accessoire ou anecdotique et ne pas tomber dans le piège de la logorrhée. La perfection n’est pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais bien, au contraire, lorsqu’il n’y a plus rien à ôter. Une leçon que j’essaie de retenir dans ma pratique professionnelle.

L’expérience vous tenterait-elle ?

Yamina organise presque chaque année un stage de cette nature dans le désert algérien ou le désert marocain :

YAMINA NOURI ”“ ynouri@club-internet.fr -‘ 06 64 63 76 76

2014 « Ma » semaine à vélo, à la rencontre de moi-même

Chaque année, depuis plus de 20 ans, je m’offre une semaine de vacances en solitaire et à vélo. Contre vents et marées, jamais je n’ai dérogé ; non par principe – les miens sont suffisamment solides pour que je puisse m’asseoir dessus lorsqu’ils me semblent inadaptés à la situation ”“ mais, très égoïstement ”“ j’assume – pour le plein d’énergie qu’il m’assure et le bien-être total qu’il me procureaprès coup.

Pourquoi une semaine à vélo en solitaire ?

Je ne fais jamais que m’appliquer un des principes que je prône : cela peut m’arriver, parfois !

En effet, les liens de causes à effets me font dire que de l’équilibre familial dépend l’équilibre personnel (et non l’inverse), tout comme l’équilibre professionnel dépend l’équilibre familial. A défaut d’équilibre familial, il se peut que la vie professionnelle remplisse une fonction palliative et masque le vide de sa vie affective, mais on ne peut alors parler, me semble-t-il, d’équilibre professionnel.

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Cet enchaînement amène à revisiter nos priorités et mettre en premier lieu notre équilibre personnel : comment vivre en harmonie avec autrui et notre environnement si nous sommes en guerre permanente avec nous-même ?

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C”est un thème que j’ai eu plaisir à développer dans l’ouvrage « Et si on décidait d’être heureux, même au travail ? » en lui consacrant tout un chapitre, sous le titre  » Veiller à son équilibre de vie »:

Veiller à son équilibre de vie

  1. Pour le rééquilibrage « corps/esprit » qui s’en suit : pendant tout ce temps, c’est le corps qui est aux commandes ; même si le mental peut influencer, c’est bien le corps qui a le dernier mot. Lui redonner la place qui lui revient, le faire participer à ma vie comme il est en droit de s’y attendre, permet de le redécouvrir ”“ et lui savoir gré de tous les services qu’il accepte de me rendre.
  2. Pour le dialogue intérieur qui s’instaure à mon insu et, probablement parce que rien d’extérieur n’interfère, rend les choses plus limpides et en fait apparaitre le sens. Un peu comme lorsque l’on laisse une eau trouble se reposer, elle devient claire. Et, du même coup, le fond, invisible tant que l’eau était trouble, devient perceptible.
  3. Pour le repos de l’esprit : c’est une période où je parviens – parfois ! – à faire taire le mental pour rester dans le moment présent et apprécier ce qui se présente.

Ce qui se présente ?

L’harmonie avec la nature :

Imaginez cette piste cyclable dans la forÊt domaniale du Porge, Personne, si ce ne sont quelques rares cyclistes, Et vous sur le vélo, à votre rythme,

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Ajoutez Glenn Gould jouant une Gigue de Bach, en adoptant – si possible ! – votre rythme d’avancée à celui de la musique ……. Vous Êtes dans un autre monde.

L’art où on ne l’attendait pas obligatoirement :

sur les bords du canal de la Garonne ! à hauteur de la commune de Raynes, près du pont de Montpouillon.

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L’ingéniosité technique :

Cette machine qui enchaîne arrachage et découpe des pins ! MÊme si je n’y entends rien, je reste ébahie devant tant de savoir-faire, qu’il s’agisse de la machine ou de son conducteur.

Ou encore,

sur les bords de Loire, à Saint Maur, juste en amont de Gennes, cet embellissement du devant de maison, offert au passant, plein de délicatesse et donnant à l’humain toute sa place. Merci aux auteurs de cette heureuse initiative.

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VoilÀ pourquoi, sauf cas de force majeure, 2015 sera encore une année avec « ma » semaine de vélo et son millier de kilomètres, à la rencontre de moi-même.

Et vous ?

Vous vous aménagez aussi un « temps de respiration, rien que pour vous » de temps à autre ? Quelle forme prend-il ?

Et si ce n’est pas le cas, vous ai-je donné envie d’en mijoter un à votre main ?

Illusions perceptives

Pourquoi répond-on aux questions comme si elles allaient de soi ?

Pourquoi cette manie de croire qu’une question mérite réponse, sans s’interroger sur la pertinence de la question ? Un « reste » de notre éducation scolaire ? Un conditionnement tenace ?

De l’intérêt des questions :

Ne dit-on pas qu’un problème bien posé est déjà à moitié résolu ? Ce qui laisse à penser que la formulation de la question importe au moins autant, si ce n’est plus, que la réponse.

N’évalue-t-on pas la compétence d’une personne à la qualité de ses questions beaucoup plus qu’au savoir dont elle pourra faire état ?

Quelques exemples de mauvaises questions très répandues ?

6a017c35812c82970b01b8d05d2572970c-800wiQuelles sont les caractéristiques des entreprises performantes ?

Ce ne sont pas les caractéristiques qui les distinguent des entreprises sous-performantes qui importent ! Ce sont les caractéristiques qui permettent d’accroître la performance.

Comment gérer son temps pour ne pas Être débordé ?

Dgestion du tempsans ce cas, la matrice d’Eisenhower répond même à la question : il suffirait de distinguer entre l’urgent et/ou important. Si cela suffisait, je pense que depuis le temps que cette matrice est enseignée, plus personne ne serait débordé

En réalité la question n’est pas lÀ. Il s’agit de répondre à la question : à quoi dois-je renoncer ? Et de renoncer effectivement.

Quelles sont les caractéristiques du leader idéal ?

le leader idéal
Photo « Figure de Roche » prise par Audrey Erpelding (revue de juin 14 du MAT – Mouvement des Art-Thérapeutes)

Comme si le « manager idéal » était une entité bien spécifique, distinguable entre toutes ! Indépendamment d’ailleurs de l’environnement dans lequel il œuvre et de la situation qu’il a à manager. A titre d’exemple, l’on n’attend pas d’un leader les mêmes comportements selon qu’il a à faire face à une situation de crise ou à une situation « au long cours ».

Il importe beaucoup plus de savoir quels comportements et quelles postures permettent d’assurer un leadership dans telle ou telle situation, face à telles ou telles personnalités.

Et dans le domaine de la vie courante, s’adressant à un enfant : Que veux-tu faire plus tard ?

Comme si un enfant pouvait répondre à cette question dès lors que ses passions ne coïncident pas parfaitement avec l’exercice d’un métier particulier. Sans compter qu’y répondre supposerait d’avoir une vision claire des métiers Et ne parlons pas de celui qui vous répond qu’il veut Être fonctionnaire ”“ autrement dit: que c’est avant tout à la sécurité de son emploi qu’il attache de l’importance, bien avant de s’inquiéter du contenu même de l’emploi.

En revanche, un enfant sait très bien ce qu’il fait avec plaisir et ce qu’il rechigne à faire. Aime-t-il écrire des poèmes, faire du calcul mental, mettre les mains dans un moteur, bricoler,  jouer d’un instrument de musique, peindre, etc et à vous de le guider en lui faisant découvrir les métiers pour lesquels il pourra avoir de l’appétence car ils lui demanderont  de réaliser des activités qui l’enchantent.

L’ultime réponse :

Garder en tÊte en toile de fond la méthode du « pourquoi récursif ». Les réponses aux premiers pourquoi font ressortir les arguments les plus attendus. On estime qu’il faut poser la question du « Pourquoi » au moins trois fois de suite pour obtenir une réponse digne d’intérêt, c’est à dire arriver à une question qui a du sens !

Et si l’on pousse à sa limite la méthode, on finit toujours par obtenir la réponse ultime : « pour Être heureux » !

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De quoi relativiser toutes les questions « courantes »

et leurs réponses !

Être heureux au travail ? Je rêve ! – (idée reçue n°5)

Précisons tout d’abord ce que j’entends par « Être heureux »

Je ne parle pas ici du « plaisir », souvent intense, mais fugitif : celui qui, dès que les stimuli qui le procurent cessent, disparait.

Plaisir de posséder
Ou de celui qui nous vient du plaisir de posséder : le dernier iPhone, une belle voiture, voire même une belle femme. Nous en rÊvons et une fois que nous l’avons, le plaisir disparait.

Eprouver du plaisir ou Être heureux ?

Je parle de celui qui vous vient « de l’intérieur », celui qui ne peut ni s’acheter ni se vendre. Celui auquel on aspire Celui qui se cache en nous et se cultive ”“ c’est du boulot ! ”“ et apparait quand on éprouve le sentiment de se réaliser soi-même dans l’action, de donner le meilleur de soi.

Ne pas confondre « AVOIR du plaisir » et « ÊTRE heureux ».

Le travail peut-il contribuer au sentiment de bien-être ?

Quelques constats :

Un travail ou un loisir ?

  1. Une même activité sera vécue comme un travail pour les uns et un loisir pour les autres.
  2. Certains développent une addiction au travail !
  3. Face à certaines épreuves de la vie, le travail peut se révéler une activité libératrice.
  4. Chez les chômeurs, la fréquence des suicides est plus élevée que chez l’ensemble des Français et les études indiquent que le chômage en est la raison.

En d’autres termes, le travail n’est pas une activité neutre et exercé dans des conditions « normales » :

  • Il est un facteur de construction de son identité sociale ; vous occupez une fonction reconnue et « cadastrée ». Essayez de vous présenter en ne donnant ni votre profession, ni votre fonction, ni votre secteur d’activité.
  • Il est le fondement du lien social et apporte de la reconnaissance sociale ; il se tisse des liens entre salariés.
  • Il permet de se révéler à soi-même et de se réaliser dès lors qu’il s’accompagne d’autonomie et a du sens aux yeux de celui qui l’exerce.Il peut même amener à connaître un état que  Mihaly Csikszentmihalyi appelle le « flow », ce « sentiment que l’on ressent lorsqu’on réalise quelque chose qui est parfaitement en harmonie avec nous-même ».

Être heureux au travail !

Ce n’est pas le fait de travailler qu’il faut incriminer ; c’est le travail qu’il faut soigner !

Toutes les enquêtes le disent : la qualité de vie au travail repose sur trois piliers :

  • Un travail qui a du sens (se sentir utile, participer à une œuvre collective) et que l’on aime ;
  • Des  conditions de travail satisfaisantes (avoir les moyens et le temps de bien faire son travail  ”“  une vie professionnelle compatible avec sa vie personnelle) ;
  • Une ambiance positive (reconnaissance et bienveillance en sont les piliers) ;
  • Et, pour certains, la possibilité de développer de nouvelles compétences. Dans ce domaine les entreprises ne sont pas toujours en bonne santé et certaines le sont de moins en moins.

Il est toutefois possible d’espérer en une nouvelle génération d’entreprises dont Frédéric LALOUX rend compte dans son ouvrage «  Reinventing Organizations .

En attendant, notre pire ennemi est au-dedans

En attendant cette ère nouvelle, chacun peut exercer sa part de responsabilité, ne pas attendre pour commencer une deuxième vie, « le jour où il réalise qu’il en a juste une », et décider de prendre en mains sa vie.

6a017c35812c82970b01a3fd248fbc970b-800wiSur le comment ?

Aller faire un tour sur votre météo professionnelle :

Entre évolution professionnelle et vie personnelle, il faut choisir. (idée reçue n°2)

Un consensus semble s’établir autour d’une séparation, de mon point de vue artificielle, entre vie au travail et vie « ailleurs qu’au travail » (vie personnelle, vie familiale, vie sociale) ; comme si l’on pouvait traiter de l’une en faisant abstraction des autres.

Mais :

Vie personnelle et vie professionnelle interfèrent en permanence

Parce que l’on passe une bonne partie de sa vie au travail, parce que la « cloison » entre vie professionnelle et vie privée n’est pas étanche, et l’est de moins en moins, le travail impacte fortement la qualité de vie de tout un chacun.

Tout comme, d’ailleurs, la qualité de vie personnelle retentira sur le comportement au travail.

Pilote de notre vie, nous sommes comme un marin à bord de son radeau

Pour reprendre l’image donnée par Jean-Paul Pianta, chiropracteur[1], nous sommes comme un marin sur un radeau, flottant grâce à quatre grosses bouées rondes maintenues par des barres d’aluminium.

 Equilibre entre vie professionnelle et vie personnelle

Chaque bouée correspond à un des pôles de notre vie. Le radeau forme un tout. Il a besoin d’un marin qui :

–   le « sent bien », devine avant qu’elle ne se produise par où l’avarie peut arriver et agit de manière préventive, à temps pour éviter cette avarie ou en limiter la portée ;

–   sait où il veut aller de sorte que le voyage prenne sens ;

–   veille à l’harmonie du travail de ses quatre bouées pour assurer l’équilibre du radeau ;

–   sait tirer parti des éléments et, loin de lutter contre eux, oubliant la ligne droite, choisit la route qui sera servie par les vents.

Il en va de même de notre équilibre de vie et du bien-être qui l’accompagne.

C”est, me semble-t-il, une profonde erreur que de vouloir opposer l’une et l’autre. C”est la même personne, avec ses joies, ses peurs, ses tristesses et ses colères qui vogue de vie personnelle en vie professionnelle et réciproquement.

Le bien-être repose sur la qualité des temps de vie

La question de l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle ne se pose pas en termes quantitatifs [idée reçue ]. Comme en matière d’éducation des enfants, ce qui compte n’est pas tant la quantité d’heures passées avec eux, que la qualité des moments qui leur sont consacrés.

La seule question qui vaille d’être posée n’est pas  « est-ce que je peux concilier vie professionnelle et personnelle » à partir d’une comptabilité des temps consacrés à chacune de ces vie, mais « est-ce que l’une de mes vies impacte négativement l’autre ? ». Et si, et seulement si, la réponse est oui, quels aménagements de l’une et de l’autre y remédieraient ?

En ce sens, la qualité de vie au travail est cruciale, mais ni plus ni moins que celle de « nos autres vies ».


[1] Jean-Paul PIANTA ”“ La révolution du mieux-être, éd. Ramsay 1998